Questions à résoudre
Le taux de fréquentation de l’école secondaire en zone rurale au Cameroun ne dépasse pas les 17% en ce qui concerne les filles. Toutes sortes de motifs expliquent pourquoi les filles abandonnent l’école avant de terminer, voire aborder le secondaire.
Surmonter quotidiennement des obstacles
Étude de cas
Imaginez les difficultés auxquelles se heurte Jiako, 17 ans.
Jiako habite au village de Bankondji, où elle suit le programme de soutien « Ça Fait Du Bien/It Makes Good » organisé par Aumazo. Ces derniers temps Jiako est passive en classe, elle ne participe pas donne l’impression d’être égarée, démoralisée incapable de se concentrer sur son travail.
Il semblerait que Jiako ait été tournée en dérision par ses camarades de classe, qu’elle a été battue et humiliée à la maison. Que s’est-il passé au juste? Jiako a volé l’argent des frais de scolarité de son frère : $10. Elle avait besoin de cette somme pour s’acheter des chaussures et ne pas se faire renvoyer du collège. Elle avait aussi besoin de cet argent pour se procurer des serviettes hygiéniques que sa grand-mère n’avait pas les moyens de lui procurer. Enfin, il lui fallait de l’argent pour acquitter ses frais d’inscription pour l’examen d’entrée au lycée. Jiako avait déjà trouvé un moyen de rembourser ces $10, mais personne ne l’a laissée s’expliquer.
Ces obstacles auraient très bien pu pousser Jiako à quitter l’école, comme bien d’autres filles avant elle. Sauf que les responsables d’Aumazo étaient là pour l’aider, l’écouter, lui remonter le moral, l’appuyer dans sa scolarité et rétablir la confiance de sa famille envers elle. Aujourd’hui Jiako réussit à l’école comme à la maison grâce à son adhésion au programme de soutien scolaire d’Aumazo, au respect retrouvé auprès de ses camarades de classe et grâce aux liens qu’elle a su rétablir avec sa famille.
Si l’expérience de Jiako lui est propre, ses difficultés sont courantes. Toutes sortes de facteurs vont à l’encontre du parachèvement de la formation scolaire des jeunes filles au Cameroun.
Pour ne citer que quelques-uns:
LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES
Bien souvent, les écoles manquent d’installations sanitaires adéquates, si tant est qu’elles en aient. Pour les jeunes filles ayant atteint l’âge de la puberté, cette absence de sanitaires est un véritable handicap responsable d’un taux d’absentéisme élevé, de redoublements de classe, de renvoi des établissements scolaires voire de décrochage scolaire. Les filles qui ne parviennent pas à être admises au lycée au Cameroun ont généralement des résultats bien inférieurs à ceux des garçons lors des examens du fait de leurs absences répétées en classe. Même si les écoles des régions rurales n’ont pas l’exclusivité de ces situations, l’impact est plus grand sur les filles de ces communautés surtout lorsque cela vient s’ajouter à d’autres difficultés. Pour les communautés rurales Aumazo entend trouver des solutions qui profitent à l’ensemble de la société.
Aumazo a compris que satisfaire les besoins d’instruction des filles signifie prendre en compte également leurs besoins physiques et psychologiques. Notre pensionnat sera doté d’installations sanitaires modernes outre des salles de classes bien équipées, un gymnase, une bibliothèque/salle d’étude et un laboratoire d’informatique etc. Avoir accès à une infrastructure scolaire et une éducation de qualité, dans un environnement conçu pour répondre aux besoins des jeunes filles leur permettra de s’y sentir bienvenues et en sécurité faisant baisser le taux de décrochage scolaire et remonter l’estime de soi des élèves.
Sécurité
A notre époque, la plupart des lycées du Cameroun se trouvent dans les villes et sont dépourvus d’internats. Ainsi les jeunes filles de la campagne sont-elles obligées d’aller vivre, souvent seules, dans les centres urbains où elles se retrouvent trop souvent victimes d’abus qui auraient pu être évités.
Construire sur une base communautaire, un pensionnat bien équipé sur le plan sanitaire offrant une éducation secondaire à Bankondji, un village de l’ouest du Cameroun donnera à Aumazo les moyens de venir en aide aux jeunes filles sur place. Ainsi, pourront-elles continuer leur formation scolaire en toute sécurité dans un milieu propice à l’étude faisant partie intégrante de la communauté locale, de son développement socio-économique.
Préparation scolaire
Au sein des communautés rurales, de nombreux collégiens de cinquième et de quatrième peinent à se hisser au niveau voulu en lecture, mathématiques et autres matières remettant ainsi en question leurs moyens d’entrer au lycée. A l’évidence, à défaut d’un soutien scolaire, ces élèves ne risquent pas de satisfaire aux conditions requises pour réussir l’examen difficile qui permet d’être admis au lycée.
Aumazo s’occupe à Bankondji, de jeunes filles, élèves de classes de cinquième et quatrième les préparant à relever les taux de réussite à l’examen de passage qui se situe aujourd’hui à 23% des candidates. Grâce au soutien résolu des bailleurs de fonds nous avons pu lancer notre programme de soutien scolaire en Août 2016, « ça fait du bien/it makes good » conçu pour répondre aux besoins spécifiques de chaque élève et adapté à ses moyens d’apprentissage. Aujourd’hui près de trente-six jeunes filles sont inscrites au cours de soutien après les cours. Elles apprennent à mieux intégrer les cours fondamentaux et y gagnent en confiance dans leurs moyens.
Frais de scolarité
Au Cameroun, l’école est obligatoire mais l’instruction n’est pas gratuite. Si l’on considère que la moitié des camerounais vivent avec moins de 2$EU par jour, selon les estimations de la Banque Mondiale, bien peu de familles peuvent se permettre des coûts de scolarité et autres frais y afférent. La situation financière est encore plus décourageante en région rurale où les communautés n’ont même pas de source de revenu. Les foyers dotés de ressources limitées tendent à privilégier leurs fils de préférence à leurs filles dés lors qu’ils peuvent acquitter des frais de scolarité.
Admettre que l’enseignement secondaire devrait être un droit pour toute jeune fille n’est pas une vue de l’esprit. Aumazo propose un soutien pédagogique et une scolarité gratuite aux jeunes filles des campagnes. Notre pensionnat emblématique actuellement en construction au village de Bankondji, proposera une formation secondaire gratuite à près de 150 jeunes filles chaque année. Tandis que nous mobilisons des financements pour terminer la construction de l’école, Aumazo s’efforce de mettre à niveau les collégiennes du village afin qu’elles soient prêtes à satisfaire aux épreuves d’admission au lycée.